Bilan de la CAPA
Lors de cette CAPA, les élus de la FSU ont tenu à rappeler leur mandat : l’accès de tous à la hors classe avant la retraite, et la promotion du plus grand nombre possible de collègues de l’Académie.
Le rectorat nous a suivi et a rejoint les principes défendus par la FSU : la priorité est donnée aux collègues au 11e échelon - avec si possible 4 ans d’ancienneté - et à tous ceux arrivés au terme de la carrière normale.
Lors du groupe de travail qui a précédé la CAPA, nous avons soumis au rectorat des propositions conformes à ces critères. Cette action a permis de distribuer 34 nouveaux avis « exceptionnels ». Nous sommes également intervenus pour faire modifier des avis de chefs d’établissement et d’IPR qui ne prenaient pas en compte l’ensemble de la carrière. Cette action de longue haleine porte donc ses fruits : sur les 150 avis « exceptionnels » de l’académie, 77 % concernent des collègues au 11e échelon.
Cela permet à notre académie de rattraper la situation héritée d’une politique désastreuse menée par le passé et les possibilités de promotion pour les collègues de l’académie s’en trouvent donc améliorées au niveau national.
Déclaration FSU pour la CAPA hors classe des agrégés du 4 mai 2016
Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs,
Le projet de loi travail est soumis au débat parlementaire depuis hier malgré l’opposition grandissante de la population. La FSU demande que ce projet soit tout simplement retiré : en cette année anniversaire des 80 ans des avancées sociales du Front Populaire, un gouvernement prétendument de gauche devrait avoir honte de présenter une telle dégradation des acquis sociaux.
Quant à la réforme du collège, la profession n’est toujours pas convaincue du bien fondé de cette réforme bâclée, non concertée, qui ne permettra pas de résoudre les difficultés du collège. D’ailleurs, chacun peut enfin se rendre compte de toutes les dérives possibles que permettra cette réforme à travers l’épisode récent particulièrement éclairant de ce que seront les EPI : le choix de la mort de Claude François et de l’étude de la résistance électrique du corps humain dans un manuel spécimen pour croiser les SVT et les sciences physiques nous est apparu non seulement du plus mauvais goût mais très déplacé et peu pertinent. Il a fallu la médiatisation de ces dérives pour que l’éditeur retire cet exemple. Mais rien n’est réglé à l’avenir sur les contenus enseignés dans ces EPI.
Même l’inspection générale reconnaît l’impréparation des établissements pour la rentrée prochaine pour la mise en place de cette réforme. Nous demandons une remise à plat complète de cette réforme afin de repartir sur des bases solides et concertées avec les personnels.
Pour en venir à l’ordre du jour de cette CAPA, nous rappellerons notre souhait de voir tous nos collègues parcourir l’ensemble des deux grades avant de partir à la retraite. C’est aussi ce qu’a reconnu le gouvernement avec le protocole PPCR et c’est donc sur cette base qu’il nous faut travailler.
Concernant le bilan de l’an passé, votre prédécesseur avait souhaité mettre en avant les professeurs parvenus au 11e échelon et notamment ceux qui ont plus de 3 ans et un jour d’ancienneté dans cet échelon. Ce virage stratégique a permis d’être en phase avec les pratiques en commission nationale et il a porté ses fruits : notre académie a enfin obtenu un nombre de promotions (5,2% des promotions) à la hauteur du poids que représente son vivier d’agrégés parvenus au 11e échelon (4,8%). La promotion des femmes dans notre académie va également dans le sens de la parité et il est nécessaire de continuer à travailler dans cette voie.
Nous sommes également satisfaits des changements opérés par le ministère pour le nouveau barème de cette année. Ainsi, les professeurs ayant obtenu le 10e et le 11e échelon à l’ancienneté se voient attribuer des points, même si cela reste en deçà des professeurs ayant obtenu ces échelons au choix ou au grand choix : il était en effet inacceptable de priver ces collègues de la hors classe en raison de l’existence de l’existence de quotas artificiels, qui fixent dans le marbre le fait que 30 % des personnels sont très bons, 5/7 bons, et les 20 % restants moins bons, même si au final, c’est leur date de naissance qui opère ce tri. Ces nouvelles règles nous paraissent plus équilibrées donc, mais elles ne doivent pas empêcher de poursuivre la réflexion sur d’autres améliorations possibles - comme c’est le cas chez les certifiés de l’académie - pour modifier la répartition des promotions et rendre leur attribution plus juste (en effet, nos interventions ne peuvent modifier que la répartition, nous n’avons pas la possibilité de passer outre des quotas fixés a priori) : dans certaines disciplines comme en lettres, les inspections sont trop rares, elles ont lieu parfois trop tard pour jouer dans le passage d’échelon au choix ou au grand choix ; pour d’autres collègues, ces passages à l’ancienneté sont le résultat d’un passage dans le corps des agrégés par la liste d’aptitude mais aussi le résultat malheureux (paradoxalement) de la réussite à un concours interne : les certifié-e-s devenant agrégé-e-s stagiaires sont écarté-e-s de tout passage d’échelon durant un an, voient leur note administrative régresser et les conditions de reclassement restent peu favorables. Obtenir un concours interne peut ainsi ralentir l’accès à la hors classe dans le nouveau grade.
Autre satisfaction pour nous, les professeurs enseignants en éducation prioritaire sont davantage valorisés et c’est une reconnaissance importante du travail difficile dans ces établissements.
Enfin, nous saluons la disparition de la notion de mérite au profit de celle un peu plus objective de « valeur professionnelle ».
Nous nous félicitons de la pérennisation du groupe de travail préparant cette CAPA, d’autant plus qu’il a ouvert enfin d’autres pistes de travail, il a ainsi engagé une discussion sur une particularité de l’académie de Lille et qu’il faudrait à l’avenir effacer : en effet, notre académie fournit à elle seule environ le quart des appréciations Honorable du Recteur, ce qui montre que les évaluateurs primaires que sont les chefs d’établissement et les IPR mettent trop d’avis Réservés par rapport aux autres académies. Il est important de rappeler que les agrégés sont gérés nationalement et donc que les agrégés de l’académie de Lille n’ont pas de raison de se voir attribuer les avis les moins bons en plus grande proportion qu’ailleurs. C’est pour nous une question d’égalité de traitement.
Concernant les avis « Exceptionnel » donnés, ils vont principalement, dans le respect de la note de service, aux collègues en fin de carrière puisque sur les 117 avis présentés dans les documents, 100 sont attribués à des collègues au 11e échelon et 17 à des collègues au 10e échelon. Si l’on regarde la répartition par discipline, on peut noter que deux disciplines sortent du lot : l’allemand et les mathématiques. Ainsi, en allemand, sur 10 collègues au 11e échelon, seul un collègue obtient un avis « Exceptionnel ». De même en mathématiques, sur 17 collègues au 11e échelon, seuls 6 collègues ont un avis « Exceptionnel ». Ceci est en partie lié à des stratégies de l’inspection qui ne sont pas les mêmes. Ainsi, l’inspection de lettres a très bien compris que pour avoir un maximum de promus, il fallait mettre un maximum d’avis « Très Favorable » aux collègues au 11e échelon, alors qu’en mathématiques, en allemand, ce n’est pas le cas et les enseignant-e-s de ces deux disciplines seront moins bien traité-e-s que dans d’autres académies.
De même certains établissements n’utilisent pas leur quota d’avis « Très Favorable » ce qui défavorise aussi les agrégé-e-s de ces établissements. Nous ne comprenons pas l’intérêt, ni le sens d’une telle démarche pour les notateurs, car elle n’a pour conséquence que de priver des personnels d’une promotion qui sera attribuée à ceux d’une autre académie par redéploiement.
Concernant les femmes, nous sommes obligés de faire pour elles des statistiques spécifiques pour elles puisqu’elles ont été par le passé assez desservies, nous sommes donc satisfaits de constater qu’elles ont des avis « Exceptionnels » et sont proposées à hauteur de leur proportion, notamment lorsqu’elles sont au 11e échelon.
Pour ce qui est de nos propositions pour cette CAPA, il reste des avis « Exceptionnels » à distribuer et nous proposons qu’ils soient en priorité donner aux collègues ayant atteint le 11e échelon avec plus de 3 ans et un jour d’ancienneté dans cet échelon, puis aux collègues ayant atteint le 11e échelon sans prendre en compte les collègues qui ont accédé au corps des agrégés par liste d’aptitude depuis moins de 5 ans. Enfin, les collègues ayant atteint le 10e échelon avec plus de 2 ans et 6 mois d’ancienneté vont tirer un bénéfice immédiat de ce changement de grade ce qui est important en particulier pour les collègues de plus de 55 ans afin qu’ils puissent atteindre l’indice terminal de la hors classe avant leur départ à la retraite.
Le nombre d’avis « Exceptionnel » ne sera probablement pas suffisant, aussi le critère de départage pourrait être l’âge, au bénéfice du collègue le moins jeune.
Nous remercions les services pour leur disponibilité et leur écoute lors de nos échanges.