La CAPA du 5 juillet a étudié 1741 dossiers pour le passage à classe classe exceptionnelle.
Sur les 1741 collègues promouvables :
– 339 étaient promouvables au titre du viviers 1 (tous promus)
– 81 étaient promouvables dans les deux viviers (Ils sont tous promus dans le vivier1)
– 1402 étaient promouvables uniquement au vivier 2 (100 sont promus)
Le ministère a attribué pour l’académie de Lille 450 promotions à distribuer pour le premier vivier et 100 pour le second vivier.
Avant et pendant cette CAPA, les commissaires paritaires du SNES-FSU ont dénoncé les inégalités entre le nombre de promotions dans le vivier 1 et dans le vivier 2 mais aussi les démarches pour accéder au vivier 1 qui relèvent du parcours du combattant avec, de plus, des conditions qui changent à chaque campagne. Les collègues ne s’y retrouvent plus et se sentent exclus injustement de ce vivier 1 par une administration extrêmement rigide sur la forme des candidatures. Cette situation est d’autant plus absurde que l’académie va rendre 111 promotions faute de candidatures validées dans le V1.
Le report de la CAPA nous a permis de débloquer et d’améliorer quelques situations. D’autres situations ont pu être améliorées pendant la CAPA. Nous regrettons néanmoins les baisses d’avis TS d’une campagne à l’autre pour des collègues dont la valeur professionnelle n’a pas pu changer en un an, la faute à des contingents d’avis qui faussent cette valeur professionnelle (5 % d’avis excellent et 30 % d’avis Très Satisfaisant). Enfin, nous n’acceptons pas que de nombreuses candidatures au vivier 1 n’aient pas été validées par l’administration pour des questions de forme alors que les collègues remplissaient les missions ou fonctions éligibles à ce vivier. Pour ces deux raisons, les deux commissaires paritaires* du SNES-FSU ont émis un vote "contre" au tableau d’avancement proposé (Pour : 6 ; Contre : 2 ; abstention : 4).
Vous trouverez les éléments de nos interventions dans la déclaration ci-dessous.
* Pour la classe exceptionnelle, la CAPA siège en commission restreinte. Seuls les commissaires paritaires hors-classe et classe exceptionnelle peuvent siéger face aux 6 membres de l’administration.
DECLARATION SNES-FSU - CAPA « classe exceptionnelle » - Vendredi 5 juillet 2019
Nous voilà réunis en formation restreinte pour cette CAPA qui va étudier le tableau d’avancement à la classe exceptionnelle et l’accès à l’échelon spécial. Malgré un mépris sans précédent affiché par le Ministre de l’éducation nationale contre les personnels et nos métiers, nous ne reviendrons pas sur des points concernant l’actualité puisqu’ils ont été largement abordés dans la déclaration liminaire de la CAPA précédente, réunie en plénière il y a un peu moins d’une heure. Nous irons donc directement au sujet essentiel de cette CAPA : l’accès à la classe exceptionnelle.
Il a fallu 30 ans à la hors-classe pour devenir un véritable débouché de carrière pour tous. Combien d’années faudra-t-il à la classe exceptionnelle pour devenir, elle aussi, une réelle perspective de carrière ?
Ce grade reste, pour l’instant, un rêve inaccessible pour une majorité de collègues très nombreux dans le vivier 2, pour très peu de promotions possibles : ils sont 1402 promouvables pour 100 promotions cette année dans ce vivier. Quant au vivier 1, de nombreux collègues ne rempliront jamais les conditions d’accès très restreintes et très rigides pour l’intégrer alors que celui-ci est déjà tari après seulement trois campagnes. En effet, faute de candidatures dans le vivier 1, l’académie de Lille s’apprête à rendre 111 promotions sur les 450 attribuées par le Ministère. Dans une période de gel des salaires, l’employeur s’apprête donc à rendre 1/4 des promotions pourtant financées dans le budget de l’État. Le SNES-FSU dénonce et n’accepte pas cette situation absurde. C’est d’autant plus absurde que de nombreuses candidatures n’ont pas été retenues par l’administration pour des raisons de forme alors que sur le fond, ces collègues remplissent ou remplissaient les missions ou fonctions éligibles au vivier 1. La faute à des conditions d’accès à ce vivier qui changent à chaque campagne, plus des modalités de candidature complexes et une interface Iprof pas très intuitive qui n’aide pas les collègues à candidater correctement.
Tout cela représente un véritable parcours du combattant et exclut injustement de nombreux collègues du vivier 1, sans parler de la charge de travail que représente la vérification de chaque candidature pour les services et des erreurs que cela peut occasionner. Il est d’ailleurs très regrettable que l’administration ne reconnaisse pas le droit à l’erreur ou à l’oubli pour les collègues lorsqu’elle le reconnaît pour elle-même. Il était possible de faire rentrer davantage de collègues dans le vivier 1 s’ils n’y avaient pas été exclus à cause d’un VS manquant ou d’un oubli de cliquer sur le bon bouton par exemple.
Autre aberration de cette classe exceptionnelle, l’âge des promus qui est de plus en plus jeune au titre du vivier 1 du fait, également, de son tarissement : 159 promus ont moins de 50 ans, 28 promus ont moins de 45 ans et même 1 promu, moins de 40 ans. Ces collègues bloqueront donc des promotions pendant de longues années, pendant que d’autres collègues partiront à la retraite sans cette promotion faute de contingents suffisants dans le vivier 2. De nombreux collègues ont pourtant exercé leurs fonctions avec beaucoup d’abnégation tout au long de leur carrière et sont au dernier échelon de la hors classe depuis plusieurs années. Ils n’ont pas démérité même s’ils n’ont pas exercé en éducation prioritaire, même s’ils n’ont pas été cooptés pendant 8 ans pour assurer la fonction de tuteur ou de formateur, mais partiront pourtant à la retraite privés d’une promotion méritée. Les collègues restés sur la touche sont d’autant plus amers que la voie unique pour l’amélioration de leur situation financière est aujourd’hui la promotion, puisque leurs salaires sont gelés et que leur pouvoir d’achat ne cesse de baisser.
La prétendue « promotion au mérite » si chère au Ministre Blanquer et qui inspire le mode d’accès à la classe exceptionnelle montre ici toute sa vacuité quand d’un côté, il y a plus de promotions à distribuer que de personnels éligibles, et que de l’autre, il y a beaucoup d’éligibles et très peu d’élus. Cette classe exceptionnelle est devenue une machine shadokienne qui créée rancœur et colère chez les personnels, qui vont perdre le peu de confiance qui leur restait envers l’administration et l’institution. On est là aussi, bien loin de l’école de la confiance prônée par le Ministre. Il est donc urgent que les modalités d’accès à la classe exceptionnelle changent afin de permettre une répartition des promotions plus juste et permettre à toutes et tous de pouvoir atteindre ce nouveau grade avant la fin de carrière. Encore faut-il que le Ministre Blanquer daigne écouter les représentants des personnels et que le gouvernement renonce à son projet de mettre fin au paritarisme. Comme quoi, il est finalement bien difficile de ne pas évoquer l’actualité et le mépris sans limite du Ministre.
Nous terminerons cette déclaration en remerciant Monsieur Hoarau et les services du DPE pour la qualité des échanges mais aussi les transmissions de documents et d’informations nécessaires à la préparation de cette CAPA, pour laquelle le travail effectué avec les services illustre une fois de plus l’intérêt et l’importance du paritarisme.