Bilan du mouvement intra : à la rentrée 2008, vous allez devenir irremplaçables !
Avec la diminution du nombre de participants, les opérations de mutations ont duré à peine un peu plus d’une journée, notre travail consistant essentiellement à replacer les centaines de collègues dont le poste a été supprimé et à installer les quelques entrants dans l’académie. Suppressions de postes obligent, Lille devient en effet de plus en plus inaccessible : dans certaines disciplines comme maths, il faut être en situation de rapprochement de conjoint après une séparation d’un an pour avoir le nombre de points nécessaires ; en technologie, une situation familiale avec plusieurs enfants ne suffit pas, ce qui provoque le désespoir de familles séparées depuis des années et qui n’atteindront jamais les 900 points de la barre d’entrée. Et pourtant … il restait des postes vacants fin juin (6 en maths, 36 en techno) !!!
Ce paradoxe reste incompréhensible : où est le surnombre de fonctionnaires / professeurs qui nous vaut une nouvelle annonce de suppressions de postes pour la rentrée 2009 ?
Autre conséquence qui sera rapidement sensible dans les établissements : contre toute attente, le mouvement s’est un peu fluidifié, des TZR qui ont tenté leur chance obtiennent enfin un poste fixe et le rectorat n’a pas ou peu procédé à des affectations nouvelles en zone de remplacement hormis dans les disciplines technologiques (STI, Physique appliquée, Eco Gestion), principales pourvoyeuses de mesures de carte scolaire quasiment impossibles à recaser autrement. Si on ajoute à cela les postes devenus vacants après les résultats du jury académique et la non validation de quelques stagiaires (voir brève IUFM) qu’il a fallu pourvoir par des TZR au lieu de les utiliser pour améliorer le mouvement, les moyens en remplacement fondent comme neige au soleil et il y a fort à parier que vous ne serez remplacés que si vous bénéficiez d’un congé long et si vous n’êtes pas trop loin de Lille (voir tableaux).
Un pressing supplémentaire est donc à prévoir sur les TZR des disciplines générales qui deviennent rares, en particulier à la périphérie de l’académie. Quelques-uns ont d’ores et déjà été affectés à l’année hors zone en juillet, alors que l’administration leur refuse pour l’instant la moindre indemnisation (plusieurs actions au TA sont en cours, voir bulletin TZR joint). Pour les remplacements plus courts, le décret Robien sur les remplacements à l’interne peut connaître une nouvelle jeunesse et il faudra rapidement s’organiser dans les établissements pour faire respecter le volontariat et refuser tout chantage des proviseurs ou principaux pour imposer ces heures, ainsi que des remplacements hors discipline ou non pédagogiques : les élèves et les personnels n’ont pas à payer le prix de décisions budgétaires irresponsables !
Tableau 1 : en un an, le nombre de TZR a diminué de façon globale (1911 à 1829), mais les disparités sont fortes entre les disciplines générales qui deviennent fortement déficitaires et les disciplines technologiques en hausse. Exception : la technologie pour laquelle le rectorat a d’ores et déjà une solution : l’affectation massive des profs de STI (voir brève) !
Documentation : les chiffres peuvent surprendre, les 91 postes restés vacants obligent à recourir à des collègues d’autres disciplines volontaires ou en réadaptation. Malgré cela, il en restera encore plusieurs dizaines à pourvoir. A suivre !
Orientation : nous ne disposons pas des chiffres, le rectorat a procédé de façon inadmissible aux affectations en dehors de la présence des élus du personnel !
Tableau 2 : l’essentiel des moyens de remplacement (61,1 %) se trouve sur 4 zones (Lille-Roubaix-Tourcoing, Béthune, Douai et Lens). Les zones de Maubeuge, Cambrai et de la côte sont sous-dotées Des affectations hors zone sont donc à prévoir, créant des situations difficiles et des désillusions, alors qu’il aurait mieux valu implanter les supports là où il y a des besoins.
Parmi les revendications du SNES sur les TZR et le remplacement :
Un « meilleur » calibrage des zones établi en concertation avec les organisations syndicales : la tendance est en effet d’abonder les zones « centrales » (Douai-Valenciennes, Béthune, Lille-Roubaix-Tourcoing et Lens) dans le but d’envoyer les TZR dans les zones limitrophes y compris pour des postes à l’année, contrairement à ce qui est prévu par les textes.
Plus de TZR : Hors EPS et PLP, les TZR sont actuellement 1637 dans l’académie pour environs 18 000 titulaires de poste fixe. Quand on sait que déjà 350 sont affectés à l’année et qu’un peu plus le seront avant le 1er septembre et que les collègues de STI et d’allemand sont plus de 300, il reste moins de 700 TZR. Dans les disciplines générales, le potentiel de remplacement varie entre 0 et 5%, il est même négatif en documentation et en technologie !.On est loin de la revendication du SNES d’un volume de TZR égal à 7 % des effectifs pour que toutes les suppléances soient effectuées par des titulaires dans des conditions correctes !
Et, bien sûr, rendre la situation de TZR plus attractive qu’elle ne l’est en affectant essentiellement dans la zone d’affectation, en indemnisant plus et mieux, en attribuant des points en plus de l’ancienneté.