CAA du 13 janvier 2015
Partie élections professionnelles
Les résultats des élections professionnelles de décembre 2014 ne peuvent que décevoir au regard de l’investissement sur le terrain de l’ensemble des militants académiques et de la remontée en termes d’adhésions qui est probante depuis 2 ans.
Résultats au niveau académique :
– Concernant les CAPA (Commissions Administratives Paritaires Académiques = commissaires paritaires qui s’occupent des opérations de carrière), nous perdons un siège chez les certifiés et un siège chez les COP, les autres CAP sont inchangées. Nous conservons donc la majorité dans ces instances et, avons la possibilité d’empêcher leur déroulement par notre absence.
– Côté CTA (Comité Technique Académique, instance devant examiner la politique éducative), nous progressons d’une poignée de voix, mais le SE-UNSA gagne plusieurs centaines de voix et accentue son avance sur la FSU. Le SE-UNSA perd cependant un de ses 5 sièges, au profit du SNALC, ce qui modifie l’équilibre de cette instance (4 UNSA, 4 FSU, 1 SGEN, 1 SNALC) et celle des Comité Techniques Départementaux (CTSD) qui en sont l’émanation.
Quelles leçons devons-nous tirer de ce scrutin ?
– Nous devons travailler à une expression plus « carrée » et directe (affichettes, slogans … à fournir aux S1), en complément des analyses de fond du bulletin académique et du site ; notre communication doit être plus audible et appréhendable par nos collègues pour que nous soyons incontournables (comment comprendre que le SNALC soit le seul syndicat à s’exprimer nationalement sur la question des primes des recteurs ou du calendrier de la rentrée fin août ? Comment se fait-il que le SNES ne se fasse pas entendre sur les notes et le doublement alors que ces questions se sont posées au moment du scrutin ? Ce ne sont pas des questions triviales pour les personnels. Elles méritent tout autant l’attention du SNES, jusqu’au niveau national, que les dossiers de fond que nous portons continuellement).
– Nous devons avoir des positions qui soient claires, comprises et compréhensibles de tous, notamment des militants : qui est capable d’expliquer la position de la FSU sur les rythmes scolaires ? D’expliquer le vote du SNES sur les décrets statutaires (sachant que le SNUEP a voté contre tandis que le reste de la FSU et donc le SNES s’abstenait ?). Pour être convaincant et mobilisateur, un militant doit être convaincu. Beaucoup de collègues n’ont pas retrouvé la clarté des positions qui avait fait la force du SNES lors des scrutins précédents.
– L’absence d’actions fortes depuis deux ans, l’absence de positionnement offensif et de mobilisations contre les décrets ont pesé lourd. Le S3 de Lille réaffirme que les décrets métiers sont dangereux d’autant que s’annonce une tentative d’application défavorable aux personnels d’enseignement. Il est donc plus que temps que des outils très concrets de répliques politiques et juridiques soient construits.
– L’absence d’avancées sur les salaires, les conditions de travail pour les collègues de STI et LV en particulier, comme l’épisode de la réforme du statut des professeurs de CPGE, ont contribué à l’abstention de nombreux syndiqués ou sympathisants.
– Le vote électronique, mis en place par Sarkozy, est une catastrophe pour la démocratie sociale : dès qu’il est introduit, les taux de participation chutent, le débat est confisqué (comment pourrait-il avoir lieu quand l’affichage et la campagne se déroulent sur l’ENT ?). Il nous faut obtenir un véritable bilan contradictoire (qui a été promis au niveau académique) et réellement porter notre mandat de retour à un vote papier se déroulant dans les établissements scolaires dans le 2d degré. D’autant que de nombreux dysfonctionnements graves se sont produits : communication des mails et identifiants personnels par téléphone (plate-forme) sans vérification d’identité du demandeur, ceci rendant une utilisation frauduleuse possible ; impossibilité pour la majorité des AED et AVS de voter faute de numen ou d’accès ; défiance des collègues par rapport à la confidentialité du vote électronique … En conséquence, le vote électronique aux modalités particulièrement complexes et décourageantes minimise le poids de l’Éducation nationale au sein de la Fonction Publique et donc dans les négociations hors Education nationale.
– Le lien entre les syndicats nationaux comme le SNES et la FSU n’est pas fait, or ce sont les élections au CTA qui déterminent la représentativité et les moyens des organisations syndicales. Comme le montrent nos calculs, la FSU est la seule organisation à connaître un déficit de voix par rapport à la somme des résultats en CAPA. Si nous avions été en capacité de faire porter les voix des CAPA vers le CTA, nous serions majoritaires, et de loin, dans l’académie.
– Conformément à nos mandats, nous avions proposé à la CGT une liste commune pour le CTA et des possibilités d’alliance pour certaines CAPA, ce qui n’a pas abouti. Il n’est pas certain que les résultats en auraient été fortement modifiés, mais nous ne pouvons nous empêcher de regretter cette décision unilatérale de la CGT et continuer à réfléchir à l’évolution future du paysage syndical.
– Il nous faut aussi continuer à entretenir notre réseau de militants et à les impliquer dans la vie syndicale : sans eux et leur mobilisation pendant la semaine des élections, ces élections auraient été un désastre (des dizaines de voix ont pu être récupérées dans leurs établissements par leur présence effective). Il nous faut cependant réfléchir à une façon plus efficace d’occuper les derniers jours, les tournées d’établissements ne servant pas à grand chose.
Il faut cesser de mener l’action du SNES en ne s’appuyant que sur la représentativité électorale. Le SNES doit continuer de mener campagne dans l’opinion, et surtout auprès de la profession et des syndiqués, en refusant de mener les négociations sans organiser une information et la mobilisation nécessaires à l’instauration d’ un rapport de force.
Nous devons enfin travailler à vivifier la démocratie interne au SNES : tous les S3 doivent pouvoir être entendus sur la base de l’analyse précise qu’ils font des projets du ministère et non d’une position supposée par rapport à la direction. Cela sous-entend que les S3 soient mieux associés à la réflexion en étant systématiquement et rapidement destinataires des projets de textes ministériels et pas seulement des résumés et des comptes-rendus après coup.
Vote unanimité : 39 pour