ou... arrêtez de vouloir être excellents, vous ne serez pas déçus !!!
La CAPA d’avancement d’échelon pour les certifiés a eu lieu ce lundi 17 mai. L’accélération* d’un an dans son avancement d’échelon est toujours un moment attendu chez les collègues car c’est l’espoir de voir son travail reconnu et son salaire augmenter dans cette période de baisse du pouvoir d’achat et de gel du point d’indice. Beaucoup sont, hélas, déçus car malgré la reconnaissance d’un travail bien fait, ils n’obtiennent pas ce bonus non négligeable. La faute à des quotas qui ne permettent qu’à 30 % des collègues de bénéficier d’un passage accéléré* à l’échelon 7 ou 9. C’est en partie pour cela que le SNES-FSU continue de revendiquer un avancement unique au rythme le plus rapide (l’ancien "grand choix") pour toutes et tous avec une déconnexion totale entre l’évaluation et les avancements de carrière des personnels. De plus, à cause de ces quotas, à avis final "RDVC" égal, il y a des critères établis pour déterminer le classement des tableaux d’avancement. Le départage se fait en prenant en compte l’ancienneté de corps, l’ancienneté de service et l’âge en dernier critère. Ceci est loin d’être parfait mais, puisque l’administration impose un contingent de promotions, il faut pouvoir départager les collègues et ces critères ont le mérite d’établir un classement clair et transparent.
Cette année, le rectorat a décidé, seul, de changer les critères d’attribution des promotions en instaurant une règle "d’équilibre" entre les disciplines. Bref, de rajouter de l’arbitraire à l’arbitraire pour passer au dessus des classements établis dans les tableaux d’avancement à l’échelon 7 et 9 ! Les conséquences des choix de l’administration sont que 14 collègues qui auraient dû être promus -avec les critères habituels de départage- ne l’ont pas été parce qu’ils n’appartiennent pas à la "bonne discipline" selon l’administration. Sept collègues d’histoire géographie, par exemple, ont perdu leur promotion pour le passage accéléré du 6e au 7e échelon pour la seule raison qu’ils enseignent l’histoire géographie. Concernant le passage accéléré du 8e au 9e échelon, à nouveau 7 collègues (en lettres classiques, SVT, SES, espagnol, sciences physisques, arts plastiques) n’ont pas été promus à cause des choix de l’administration.
Pendant plus d’une heure trente de débat, le SNES-FSU et d’autres OS sont intervenus pour dénoncer cette situation et pour exiger le respect du classement selon les critères usuels mais l’administration, représentée par Madame la DRH et des IPR, a refusé de revenir sur ses choix. Ceci ne présage rien de bon pour l’avenir. En effet, avec la loi de transformation de la Fonction Publique, il n’y aura plus de CAPA pour vérifier et contrôler les avancements d’échelon ainsi que les futures promotions à la Hors Classe et à la classe exceptionnelle. Le signal envoyé par l’administration, c’est que l’arbitraire devient un critère pour les opérations de carrière des agents de la Fonction Publique. En dépit de cette volonté de gestion opaque et arbitraire des carrières, le SNES-FSU, avec ses représentants et militants, reste engagé auprès des collègues pour les informer, les conseiller et faire respecter leurs droits. Renforcer notre outil de défense collective est une priorité, c’est ensemble, en se syndiquant et en participant aux mobilisations futures que nous pourrons faire avancer nos revendications et obtenir, entre autres, le retour du paritarisme et des CAPA pour les opérations de mobilité et de carrières.
=> voir également la déclaration liminaire ci-dessous
– avec une possibilité de réduction d’ancienneté d’un an pour les passages du 6e au 7e échelon et du 8e au 9e (30 % des promouvables) ;
– selon un rythme unique et automatique (anciennement « au choix ») pour les « non-promus » à l’avancement accéléré et pour tous les autres échelons.
Les votes sur les tableaux d’avancement des différentes organisations siégeant à la CAPA des certifiés
– CONTRE : SNES-FSU et SNFOLC
– ABSTENTION : SNALC – CGT – UNSA et SGEN-CFDT
– POUR : l’administration
– NPPV : SUD Éducation
Quelques chiffres :
Total | Ech 6->7 | Ech 8->9 | |
Promouvables | 695 | 303 | 392 |
Promus avec réduction d’ancienneté | 208 | 91 | 117 |
Ech / Avis RDVC | AC | S | TS | Exc |
6->7 | 4 | 51 | 176 | 72 |
Promus avec réduction d’ancienneté | 0 | 0 | 19 | 72 |
8->9 | 3 | 38 | 224 | 127 |
Promus avec réduction d’ancienneté | 0 | 0 | 0 | 117 |
Déclaration CAPA des certifiés – Avancement d’échelon - Lundi 17 mai 2021
Avant d’aborder l’ordre du jour de cette CAPA, le SNES-FSU tient à revenir sur la situation sanitaire et ses impacts sur les personnels et les élèves dans les établissements. Depuis plus d’un an, les personnels subissent le mépris de leur ministre de tutelle qui fait tout pour minimiser la circulation du virus dans les établissements scolaires, obligeant les personnels à se débrouiller comme ils peuvent pour accompagner au mieux leurs élèves malgré une sécurité sanitaire trop souvent insuffisante. Comme ça ne suffisait pas, Jean-Michel Blanquer et le gouvernement ont refusé de leur ouvrir la vaccination alors que cela aurait dû être une priorité depuis janvier pour maintenir les établissements ouverts. C’est donc la stratégie des circuits parallèles qui s’est installée, ce dont le gouvernement semble souvent s’accommoder. Parfois, des enseignants ont dû passer des heures sur internet pour trouver le créneau salutaire, parfois ce mépris institutionnel a poussé certains d’entre eux, à contourner les règles pour obtenir ce que leur employeur leur refusait. Une stratégie de contournement qui a ses limites. En effet, difficile de fabriquer soi-même ses autotests toujours pas reçus 15 jours après la rentrée en présentiel ! Dans quel autre pays de l’OCDE où le virus circule activement a-t-on pu voir un tel abandon de l’État pour ses agents ?
La « débrouille » est devenue la marque de fabrique de ce gouvernement dans la gestion de cette crise sanitaire. Son Ministre de l’éducation en est le meilleur représentant, ce qui se passe pour les examens de fin d’année l’illustre, hélas, une nouvelle fois. Coûte que coûte le ministre a voulu maintenir les examens de BTS la semaine dernière : aucun aménagement des programmes, ni des épreuves alors que les étudiants ont subi deux confinements. En ce qui concerne le bac, le maintien du grand oral est incompréhensible. L’épreuve de philosophie, telle qu’elle aura lieu, apparaît ubuesque pour les collègues qui vont devoir corriger des copies dont les notes ne compteront peut être pas et introduit une étrange possibilité de choix qui renforce encore le contrôle continu, et donc le côté inégalitaire du bac « Blanquer ». Quant au brevet, le ministre fait, là aussi, comme si l’année s’était passée normalement pour tout le monde alors que des collèges sont en 1/2 jauge depuis fin janvier ou que certains enseignements ont été extrêmement perturbés faute d’enseignants pour remplacer ceux en isolement ou malades... La réalité des collèges, le ministre ne la connaît vraiment pas ! Comble de l’ironie, alors qu’on nous parle de décrochage scolaire lorsque les collèges ou lycées ferment 3 jours et demi avant les vacances, on commence à lire ici où là des consignes pour inciter les élèves à rester chez eux une semaine avant les épreuves afin de ne pas risquer l’isolement d’une classe pour cause de COVID pendant l’examen.
Depuis septembre 2020, le SNES-FSU a réclamé des aménagements des programmes et des épreuves pour les examens 2021 mais Jean-Michel Blanquer n’a rien voulu entendre, ce qu’il fait honteusement depuis quatre ans. Quoiqu’il puisse ressortir de ces examens, c’est bien l’incurie gouvernementale qui en porte la responsabilité. Nous ne pouvons que constater que le « dialogue social » prôné par ce gouvernement n’est qu’un dialogue de façade ou un monologue des différentes strates de la hiérarchie.
Concernant l’ordre du jour de cette CAPA, nous remercions les services pour la transmission des fichiers et les réponses à nos questions. Nous tenons tout d’abord à rappeler que si le SNES-FSU a soutenu le PPCR, il s’est opposé à ces accélérations de carrière, triste héritage de l’ancien système d’avancement qui reproduit les mêmes injustices. Les promotions étant contingentées, leur attribution engendre son lot de frustrations pour ceux qui, malgré une valeur professionnelle qui n’est pas à remettre en cause, ne seront pas dans les 30 % promus. Pour le SNES-FSU, il faut détacher complètement l’avancement de l’évaluation et les collègues doivent tous pouvoir avancer à un même rythme accéléré, celui qui était autrefois appelé le « grand choix ».
La baisse du pouvoir d’achat des enseignants et l’insuffisance des salaires font que cette CAPA très attendue sera donc suivie de déception pour beaucoup de collègues ; Et ce ne sont certainement pas les propositions complètement hors sol du « grenelle de l’éducation » qui pourront rassurer la profession. Ce que nous demandons c’est l’augmentation de tous les salaires dans la fonction publique par la revalorisation du point d’indice. Le SNES-FSU s’oppose fermement à toute idée de rémunération au « mérite ». Un « Mérite » dont la définition sera toujours obscure avec des critères d’attribution abscons, un « mérite » qui n’est qu’un écran de fumée utilisé pour cacher des salaires et des contingents de promotions insuffisants.
Les projets de tableaux d’avancements que vous nous avez transmis pour préparer la CAPA témoignent à eux seuls de tout cela. En effet, c’est la première fois que nous voyons des collègues en rang utile pour être promus ne pas l’être alors que d’autres moins bien classés qu’eux le sont. Ils sont 14 dans ce cas et ce n’est pas acceptable. Ce n’est pas à l’administration de choisir des critères de départage à géométrie variable selon les campagnes de promotions. Que l’on soit professeur en SES, en espagnol ou en mathématiques, les mêmes règles d’avancement doivent s’appliquer. Les promotions, déjà contingentées au départ, n’ont pas à être contingentées par discipline. Nous avons déjà émis notre opposition à cette manière de gérer le corps des certifiés lors de la CAPA recours des rendez-vous de carrière. Nous réitérons cette opposition, nous sommes ici pour une CAPA concernant le corps des certifiés qui n’a pas à être subdivisé selon les disciplines.
Les collègues n’ont pas à payer le manque de promotions : chercher à corriger un système injuste en le rendant encore plus injuste, c’est encore plus inacceptable ! C’est l’employeur qui est responsable de cette situation avec ses quotas de promotions totalement déconnectés de la qualité du travail réalisé par la très grande majorité des enseignants avec leurs élèves. L’administration s’est tellement éloignée du terrain ces dernières années qu’elle est en train de créer des « machines à perdre » qui génèrent de la rancœur et de la défiance, sans percevoir les effets dévastateurs que cela peut avoir chez les personnels. La fracture est grande et l’administration serait bien inspirée d’écouter les personnels et leurs représentants. Plus que jamais la revendication du SNES-FSU d’un avancement unique à un rythme accéléré se justifie, notamment avec la suppression des CAPA qui va accentuer le règne de l’arbitraire dans une opacité totale !