Au mois de juin, des charrettes de non renouvellement !
Au mois de juin dernier, comme lors des années précédentes, les non renouvellements de contrats des assistants d’éducation se sont multipliés dans de nombreux établissements du Nord-Pas-de-Calais. De plus en plus fréquemment, des chefs d’établissements considèrent qu’ils peuvent se comporter comme des dirigeants de ressources humaines qui s’arrogent le droit de choisir des collaborateurs plus disciplinés, plus investis ou plus dociles. Des équipes entières d’assistants d’éducation se sont vues une nouvelle fois refuser leur renouvellement. Le SNES académique s’est une nouvelle fois adressé au rectorat pour dénoncer de telles pratiques : la réponse est claire, le chef d’établissement est l’employeur, c’est donc lui qui recrute et le rectorat n’a pas à s’en mêler. Depuis la création des assistants d’éducation en juin 2003, le SNES dénonce la précarité de ces contrats et revendique le retour à un statut d’étudiants surveillants recrutés au niveau académique.
Seule la lutte dans les établissements permet de défendre ces personnels :
Au collège de Libercourt, les personnels se sont mis en grève à la fin du mois de juin pour protester contre le non renouvellement des assistants d’éducation. Ils ont obtenu gain de cause au bout de plusieurs jours de mobilisation. Les assistants d’éducation ont été repris en septembre, mais sur des contrats de 75% alors qu’ils demandaient des temps plein (les nouveaux recrutés l’ont été eux, sur des contrats à temps plein) : preuve s’il en faut que cela était possible et que ce n’est que face à un rapport de force que l’administration du collège a cédé et renouvelé les contrats.
Le droit à la maternité remis en cause pour les assistantes d’éducation !
Dans plusieurs établissements, l’administration refusait de renouveler les contrats des assistantes d’éducation qui étaient enceintes par peur de ne pas avoir de personnels de remplacement. Évidemment, cela n’a jamais été confirmé par écrit pour éviter de tomber sous le coup d’une discrimination que la justice n’aurait pas manqué de condamner. Des propos inacceptables ont même été tenus par certains chefs d’établissements sur les femmes et la grossesse. Nos élus en conseil d’administration se sont mobilisés. Par courrier, le SNES académique a demandé au rectorat de mettre fin à ce déni du droit à la maternité. La rectrice a adressé une circulaire aux chefs d’établissements leur rappelant que « l’état de grossesse d’un agent ne peut en aucun cas justifier un non renouvellement ». Notre interpellation de l’administration rectorale sur cette question a permis de garantir des moyens pour assurer le remplacement des assistantes d’éducation lorsqu’elles quittent leur établissement. Des moyens existent, il suffit que les chefs d’établissement en fasse la demande.
A nous de nous mobiliser dans les collèges et les lycées pour que de telles pratiques ne se renouvellent plus. Les assistants d’éducation sont des personnels précaires qui doivent être pleinement associés à l’ensemble de l’équipe éducative et défendus par la solidarité des personnels d’éducation tant que nous n’obtiendrons pas pour eux un statut plus protecteur.