30 septembre 2005

Actualité

Agir pour des remplacements efficaces, c’est dire non aux remplacements « de Robien »

Notre combat pour des remplacements efficaces ne date pas d’aujourd’hui : c’est un besoin permanent du service public auquel l’Education nationale ne se donne pas les moyens de répondre efficacement et cela depuis des années.

Pour les remplacements de courte et moyenne durées, il convient de recruter des fonctionnaires titulaires sur des emplois spécifiques de remplaçants.

Ces TR, ou TZR comme on dit maintenant, ne doivent plus constituer l’ajustement entre le nombre de professeurs disponibles et les besoins en postes fixes, comme c’est devenu le cas, mais représenter un potentiel de remplacement à la hauteur des besoins, soit environ 7% des effectifs de la discipline, ce qui est loin d’être aujourd’hui le cas.

Il est en effet particulièrement indécent de prétendre imposer cette surcharge de travail sous forme d’heures supplémentaires à des enseignants titulaires ayant déjà un service d’enseignement , tandis qu’un grand nombre d’étudiants et de chômeurs, utilisés les années précédentes comme contractuels ou vacataires, sont de nouveaux privés d’emploi par l’insuffisance des recrutements qui ne prennent pas en compte les besoins réels du système.

En plus grand nombre sur des zones plus restreintes, ces remplaçants pourraient entre deux remplacements rester en contact avec les équipes éducatives des établissements où ils sont susceptibles d’intervenir.

Pour les absences ponctuelles, trop courtes pour un véritable remplacement pédagogique (une semaine),

la seule solution est évidemment :

 la mise à disposition de lieux pour le travail autonome, en présence de personnels qualifiés (CDI, centres de ressources...) dont le recrutement est très insuffisant ;
 la salle d’étude sous la surveillance d’étudiants - surveillants dont le ministère a déjà considérablement

réduit le nombre avant même de commencer à les remplacer par des emplois non statutaires.
En passant en force sur ce dossier, le ministre n’a pas seulement choisi l’affrontement avec l’ensemble des personnels ; il a aussi pris le risque de faire disparaître tout ce qui pouvait exister de volontariat, parfois bénévole, pour échanger des heures, rattraper des absences, assurer des suivis supplémentaires et ce au détriment des élèves...

Les remplacements « de Robien » sont inefficaces sur le plan pédagogique

Ils alourdissent la charge de travail des professeurs (jusqu’à 5h hebdomadaires imposables sans compter les préparations, soit plus de 20 % pour des personnels qui n’ont eu aucune RTT) : cela ne pourra se faire qu’au détriment des classes habituelles des professeurs et mettra aussi en péril les autres activités pédagogiques et d’enseignement assurées volontairement par les enseignants en sus de leur service obligatoire : sorties pédagogiques, oraux de bac blanc, cours de soutien ou de rattrapage... Cela rendra encore plus difficile la concertation et le travail en équipe, le suivi des élèves et les relations avec les familles.

Ils nient la spécificité du métier d’enseignant. S’il s’agit d’un remplacement dans une classe que l’enseignant ne connaît pas, ce sera tout au plus de la garderie sans aucune efficacité : négation de toute idée de projet et de progression pédagogiques adaptés au rythme de la classe, impossibilité de préparer les cours suffisamment à l’avance, a fortiori pour un niveau ou une filière dans lequel il n’enseigne pas dans l’année. Quel mépris tant pour les élèves que pour les enseignants que d’oser proposer des remplacements du jour au lendemain !

Ils sont en contradiction avec le discours sur la nécessaire autonomie des élèves... constamment mis sous surveillance.

Avec ce décret, le Ministre leurre les parents et les élèves sous prétexte de répondre à leurs attentes légitimes. Il méprise les enseignants, en maltraitant leur métier et en usant de la contrainte.
Nous sommes disposés à en débattre avec vous, car nous partageons avec vous l’exigence d’une école publique de qualité. Vous pouvez prendre contact avec les élus SNES-FSU au Conseil d’administration ou avec la section syndicale SNES-FSU pour une rencontre-débat à ce sujet.