Les professeurs de philosophie réunis en commission d’harmonisation du baccalauréat 2008, entendent protester contre la dégradation de leurs conditions de correction. En effet, chaque correcteur a la charge d’environ 150 copies, parfois plus, pour un délai qui se réduit d’année en année et qui n’excède plus neuf jours cette année. La réduction de ce délai va à l’encontre de la qualité des corrections et pénalise les élèves qui méritent pourtant toute notre attention.
En conséquence, nous exigeons pour le baccalauréat 2009 un retour à une épreuve de philosophie anticipée d’une semaine, comme cela se pratiquait les années précédentes.
Nos inquiétudes excèdent par ailleurs la question des délais de correction. Les professeurs de philosophie protestent contre les suppressions massives de postes qui ont touché l’ensemble des disciplines ces dernières années et contre les conséquences de la réforme générale des politiques publiques (RGPP) qui remettent en question nos statuts. Nous sommes enfin vivement préoccupés par la réforme du lycée débouchant sur un « lycée à la carte » et faisant planer la menace d’une optionnalisation de la philosophie. Nous estimons que la philosophie doit demeurer, dans un respect des volumes horaires actuels, un enseignement obligatoire pour tous les élèves, y compris ceux des séries technologiques. A ce titre, les professeurs de philosophie demandent à être associés à ces projets de réforme pour pouvoir exprimer l’importance de leur discipline dans l’accès à l’exercice de l’esprit critique, à l’autonomie du jugement, c’est-à-dire à une authentique liberté.
Ces différents points nous ont conduits aujourd’hui à voter en AG une action de rétention des notes du bac. Nous différerons la remise des notes de quelques heures. Par ailleurs, nous appelons les différents syndicats de l’éducation nationale à soutenir notre action.
1er juillet 2008