PROJETS DE SOCLE COMMUN EN SECONDE A LA RENTREE 2008 :
NE LAISSONS PAS FAIRE !
Sur l’Arrageois, des projets de socle commun sont proposés à la rentrée prochaine pour certains élèves de seconde. Il s’agit de secondes dites « pari » (chacun appréciera la terminologie officielle qui dissimule mal une logique perdant- perdant pour les élèves), où seraient regroupés a priori des élèves décrétés en difficulté et qui seraient en outre privés d’options facultatives.
Ce type de projet est grave car il s’attaque d’abord aux possibilités de réussite des élèves , ensuite parce qu’il peut passer outre le choix des familles et les décisions d’orientation du conseil de classe du 3e trimestre.
Comment peut-on en effet décréter avant même la rentrée que certains élèves seraient trop en difficulté pour suivre la seconde qu’ils ont demandée et obtenue ? Quels critères peut-on oser revendiquer si ce n’est la provenance a priori de telle classe, de tel collège ou la stigmatisation en fonction de certaines moyennes ? Toutes les études sérieuses le montrent : il n’y a pas de correspondance automatique entre les résultats de fin 3 ème et ceux de la seconde. Si certains élèves à 16 de moyenne en 3e obtiennent 13 en seconde, d’autres passent de 11 à 12 et d’autres encore conservent en lycée des résultats analogues à ceux de leur fin 3 ème. Les cas sont multiples et un élève à 10-11 de moyenne en 3e n’est pas automatiquement, et heureusement, un élève décrocheur en seconde. De plus, les lycées n’ont pas les dossiers des élèves au moment de la constitution des classes…Se repose alors, avec encore plus d’acuité, la question des critères !
Deuxièmement, si l’on passe outre l’argument de cette sélection -puisque c’en est une- ce type de projet compromet la réussite des élèves. D’abord, là aussi, de très nombreuses études le montrent , parce que l’homogénéité est un facteur d’échec .Ensuite, parce que priver un élève d’une option- qu’il a choisie et où bien souvent il s’épanouit - c’est lui ôter une capacité de réussite, et ce n’est pas, contrairement à ce que voudrait faire croire le ministère – lui permettre de consacrer plus de temps aux autres disciplines. La réussite, nous le savons tous, passe, entre autres, par une offre variée, pas par un socle réduit !
Enfin ce type de projet remet en cause la décision des familles et celle du conseil de classe de 3e. En effet, les élèves des collèges font actuellement leurs vœux –avec options- et les conseils de classe vont statuer dans les jours qui viennent. Au nom de quoi l’administration d’un lycée pourrait-elle invalider ces décisions ? Nous ne pouvons accepter qu’elle puisse affecter des élèves à l’insu des parents ou en leur faisant miroiter une hypothétique réussite dans une seconde au rabais qui ne sera en aucun cas un gage pour le post-bac…
Il paraît peu probable que ces projets soient réservés à l’Arrageois. Nous appelons donc les collègues à s’informer des conditions d’enseignement en seconde dans leur établissement ou dans les lycées de secteur (pour les collègues en collège) à la rentrée, à alerter les parents d’élèves sur ces pratiques et à déposer le cas échéant le point en question diverse au CA de juin. Nous les appelons à s’ opposer à de telles dérives par leur vote (obligatoire, cf. art 2 du décret du 30 août 1985) et une motion d’explication. Cela ne ressemble-t-il pas en effet aux premiers pas d’une réforme du lycée qui devrait être annoncée dans les semaines à venir ?